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ma famille......
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2 août 2005

Il était une fois mon père....!

   Il était une fois....Mon père   

1963

C'est mon père, lorsqu'il était jeune, son regard planait déjà vers un destin plein de joie et de sérénité

Eh oui, c'était bien sa vision;

Premier objectif atteint; tout d'abord, un job très honorant, agent de la sûreté nationale.

 

C'était un métier en or à cette période, pas pour le salaire, mais pour l'honneur qu'il offrait à la famille

Il se souvenait très bien du jour de son admission au sein de la police, et ses yeux s'illuminaient en rapportant que son père pleurait en le serrant très fort entre ses bras.

Après son affectation dans une petite ville au coin de la grande carte marocaine, il monta la deuxième marche, en trouvant une jolie épouse ; ma mère, la première femme devenue enseignante de la région.

Avec une telle femme tenant sa main, et une casquette sur la tête, c'était le comble de sa joie.

Il a eu un foyer heureux, qui s'agrandissait toutes les deux à trois années, par la venue en tout de cinq merveilleux enfants un garçon, puis une fille puis trois autres garçons.

1976: la cérémonie de circoncision de nous les trois

Nous avons vécu un paradis familial à envier, une affection débordante, une éducation complète, une satisfaction totale même avec peu de ressources financières, c'était la baraka, mon père n'avait jamais touché d'argent sal, 37 années de service, au sein de la police, jamais de corruption, jamais d'injustice envers quelqu'un, c'est ce qu'a témoigné presque toute la ville, en le regrettant lors de ses funérailles.

Je me souviens très bien du jour où j'allais m'inscrire à la faculté de médecine de RABAT, 500 km de chez nous, j'avais 18 ans et il a tenu à m'assister dans mes premiers pas dans mon destin, d'être médecin, mais en réalité, il semait une graine qui a pu donner ses fruits dans ses derniers jours.

Je n'étais jamais chaud pour les études médicales, mais je sentais toujours une force qui me poussait à l'avant, et je réussissais chaque année, avec de très bonnes notes, malgré un effort minimum.

Eh oui, je roulais à toute vitesse pour être là, à côté de mon père, l'aidant à affronter son cancer de prostate, c'était ma destinée.

Dans un pays où la corruption érode tous les domaines, et surtout la santé publique, il est très difficile de se procurer les soins adéquats, même avec l'argent.

Avec un fils médecin, et exerçant dans le plus grand hôpital du pays, mon père a été idéalement pris en charge, sans qu'il souffre beaucoup des longues attentes, des rendez-vous lointains, ou de l'impuissance financière.

C'est le fruit de la graine qu'il a semé le jour de mon admission à la faculté de médecine.

SEPTEMBRE 2001: cette photo me fait pleurer chaque fois que je la regarde, il voyait peut être sa fin s'approcher, et j'ai l'impression qu'il nous dit: "Mes enfants, vous me manquerez". Il me manque chaque jour, chaque minute.

 

Je n'ai pas pu le guerir, néanmoin je l'ai aidé à ne pas souffrir de la négligence, et à finir ses jours dignement.

Le cancer n'a pas eu pitié de lui, il rongeait déjà tous ses os, et a commencé à envahir ses viscères, les douleurs deviendront de plus en plus insupportables, c'est un cauchemar qui se prépare ; pour moi d'abord, car j'étais le seul à savoir ce qui l'attendait, et pour mon père quand cela arriveras

J'ai déjà vu des gents qui souffrait de douleurs osseuses, les pires douleurs qui soient, pendant plusieurs années, sans aucun traitement efficace. Ils demandait leur propre mort matins et soirs.

Je ne voulais pas que mon père subisse le même sort, rien qu'en pensant à ça, j'ai perdu mon sommeil.

Mais dieu a vu ce qu'il y a de mieux pour lui, refusant de le laisser souffrir, l'a rappelé à lui après six mois de lutte contre une maladie dont mon père lui-même ignorait la nature.

Que dieu ait pitié de son âme

La nouvelle était douloureuse pour toute la famille, rapidement transformée en grand soulagement quand, d'une part je leur ai livré le secret de sa maladie et ce qui l'attendait, et d'autre par, quand nous nous sommes rendu compte de l'amour et du respect que toute la population de notre petite ville lui éprouvait, c'était surprenant le nombre de gents qui l'ont accompagné jusqu'à sa tombe, pour l'inhumer, appartenant à toutes les classes sociales, du simple ivrogne qui a échappé au silos, un des jours, grâce à sa tendresse, jusqu'au gouverneur de la ville, qui a simplement entendu parler de lui.

C'était clair, mon père était bon pour nous comme un père exemplaire, pour les gents comme un agent de police régulier, honorant, et serviable, et enfin  pour dieu comme un adorateur fidèle et craignant.

Il est décédé à l'âge de 63 ans, encore jeune, mais assez pour avoir vu ses enfants grandir, et ses petits enfants naître, il est parti heureux, et il a laissé sa famille heureuse, réconfortée par son âme pure, qui rendait le salut aux milliers de gents qui l'ont côtoyé, et qui le connaissaient par sa pureté et son intégrité.

Janvier 2002, quelques semaines avant son décés, entouré de ses petits fils

Merci père

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